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Comment distinguer une Auto-Entreprise d’une Micro-Entreprise?

Définition : l’Auto-Entrepreneur est l’ancien nom du Micro-Entrepreneur actuel, à quelques subtilités près, instaurées à compter de la fusion des deux régimes en 2016.

En 2016, la Micro-Entreprise a effectivement absorbé l’Auto-Entreprise et l’Entreprise Individuelle (EI) ne dépassant pas les seuils de 88 600 € pour une activité commerciale et 33 200 € pour une activité de service (ces seuils ayant été doublés en 2018). Ce régime de Micro-Entreprise reprend la philosophie de l’Auto-Entreprise, savoir permettre à la plupart (salariés, retraités, étudiants notamment) de créer une activité indépendante en bénéficiant de formalités de création et de fonctionnement très simplifiées.

Permettant d’exercer quasiment toutes les activités, la Micro-Entreprise peut tout à fait compléter les revenus d’un salarié ou même, si elle se développe, devenir une activité principale autonome. La Micro-Entreprise permet aux porteurs de projets de se lancer sans risque et de tester leurs idées. La gestion étant peu complexe, l’entrepreneur peut calculer sans surprise ses charges sociales et fiscales. Nous insistons sur le fait qu’un Micro-Entrepreneur est en réalité un Auto-Entrepreneur et/ou un Entrepreneur Individuel qui opte pour les régimes micro-social et micro-fiscal simplifiés.

Le terme Auto-Entrepreneur, bien qu’encore utilisé dans la pratique, a donc été remplacé officiellement par Micro-Entrepreneur. Ce qu’il faut retenir surtout, c’est que cette micro-entreprise est quasiment identique à feu l’Auto-Entreprise, très simple à gérer, faiblement taxée et peut également être un bon outil d’optimisation complémentaire (par exemple à un statut de président de SAS). Présentons ce statut de Micro-Entrepreneur!

Quelles sont les principales caractéristiques d’une Micro-Entreprise ?

Qui peut être Micro-Entrepreneur ?

Une personne seule qui souhaite exercer une activité indépendante de « faible envergure » commerciale, artisanale ou libérale relevant du RSI ou de la CIPAV. Le chiffre d’affaires annuel du Micro-Entrepreneur ne doit pas excéder 170 000 € pour les activités commerciales ou 70 000 € pour les activités de services (attention, si vous exercez moins de 12 mois, le CA est à proratiser : par exemple, 9 mois d’activité = 9/12 du CA maximum indiqué).

Que se passe t-il si je dépasse les seuils ?

Si d’aventure vous ne les respectez pas, c’est le drame : vous êtes assujetti à la TVA et subissez des charges fiscales et sociales bien plus élevées. Prudence donc, si vous êtes limite, autant retarder d’un mois votre facturation de décembre…

Puis-je vraiment exercer toutes les activités en Micro-Entreprise ?

Dans la grande majorité des cas, toute activité peut être exercée en Micro-Entreprise. Outre les activités qui exigent une qualification ou un diplôme spécifique (ex : réalisation de prothèses dentaires, pâtisserie, ramonage, etc.), certaines activités sont néanmoins interdites (ex : Notaires, opérations sur marché à terme, locations d’immeubles nus à usage professionnel, etc.)

Quelle situation professionnelle est compatible avec la Micro-Entreprise ?

Les doubles statuts suivants sont compatibles : les retraités, les salariés (si le contrat de travail le permet), les fonctionnaires (sous conditions), les assimilés salariés (Président de SAS ou Directeur général par exemple), les demandeurs d’emploi, les bénéficiaires du RSA (RSA maintenu en totalité pendant 3 mois), les personnes vivant dans les DOM (exonérations spécifiques), les étrangers (qui ont le droit d’exercer une activité indépendante en France), les exploitants agricoles. A noter, les cumuls impossibles notables avec le régime de la Micro-Entreprise sont ceux du Gérant majoritaire de SARL ou EURL, ou encore de l’associé de SNC.

Quelles sont les obligations liées au statut de Micro-Entrepreneur ?

déjà, s’inscrire au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) si on est commerçant, au Répertoire de Métiers (RM) si on est artisan et à l’URSSAF si on est assimilé profession libérale. Ensuite, souscrire une assurance professionnelle si l’activité l’exige (par exemple dans le bâtiment, mais théoriquement la décennale est interdite…). Egalement, ouvrir un compte bancaire spécifique à son activité. Avoir un logiciel spécial de comptabilité en cas d’activité d’achat-revente. Enfin, accepter de payer une faible taxe spécifique (frais de chambre consulaire et formation)

De quel Centre de Formalités des Entreprises (CFE) vais-je dépendre ?

Si l’activité est commerciale ou consiste à fournir des prestations de services, le CFE sera celui de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI). Si l’activité est de nature artisanale, ce sera le CFE de la Chambre de Métiers (qui impose au créateur de suivre le Stage payant de Préparation à l’Installation, plus connu sous l’abréviation SPI). Enfin, si l’activité est libérale, le CFE de l’URSSAF sera compétent.

Quels sont les seuils minimums de validation de 4 trimestres retraite ?

Pour une activité d’achat-revente, il faut un Chiffre d’affaires (CA) d’au moins 20 430 €. Une activité de prestations de services doit quant à elle dégager un CA de 11 850 € minimum. Enfin, une activité libérale doit générer un CA d’au moins 8 980 €. Puisqu’il est impossible de valider plus de 4 trimestres par an, même si vous avez une activité salariée parallèle, vous ne validerez pas davantage de trimestres.

Existe t-il des inconvénients majeurs au statut de Micro-Entrepreneur ?

Même si vous ne faites pas de Chiffre d’Affaires (CA), vous devez tout de même déclarer votre CA à zéro, sous peine d’amende. Le régime Micro-Entreprise ne permet pas non plus de déduire les charges du CA pour arriver à un résultat imposable ou de bénéficier du remboursement des frais kilométriques. Les charges sociales et la fiscalité, même si les taux sont faibles, sont calculées sur le CA directement. Les plafonds de CA ne sont pas très élevés et les sanctions en cas de dépassement sont dissuasives. Vous engagez votre patrimoine personnel en cas de défaillance. La franchise de TVA peut être à double tranchant dans la mesure où l’on la facture pas à ses clients mais on ne la récupère pas non plus sur ses achats.

Puis-je passer en société si mon activité se développe ?

Sans problème. La plupart des entrepreneurs ferment leur micro-entreprise et créent une société derrière avec la même activité. Il est possible d’apporter le fonds de commerce ou artisanal de la Micro-Entreprise à une société ou de lui vendre. L’apport a pour effet de transférer la valeur du fonds au capital de la société créée sans mouvement d’argent, c’est simplement une écriture comptable. La vente, quant à elle, va permettre au Micro-Entrepreneur – qui sera vigilent face à l’éventuelle plus value dégagée – d’obtenir du cash en vendant son fonds à la société qu’il pourra diriger et ainsi récupérer le prix personnellement. De bons conseils sont la clé pour créer des avantages importants lors du passage en société : il ne s’agit pas que d’une évolution de la structure, mais également d’optimisation à plusieurs niveaux.

Mon patron me demande d'ouvrir une Micro-Entreprise, dois-je accepter

Non, ce n’est pas une bonne idée, surtout s’il vous demande de démissionner… L’employeur prendrait alors le risque d’une requalification par l’URSSAF, surtout si le Micro-Entrepreneur n’a que son ex-patron en client. Le salarié perd la protection de son contrat de travail et tous les avantages qui en découlent (ex : droits au chômage, primes, congés payés, etc.). L’économie de charges est séduisante pour l’employeur, mais il n’est pas conseillé de mettre en place ce genre de solution grossière.

Quel est le régime social du Micro-Entrepreneur ?

Comment ça se passe pour les charges sociales à payer ?

Si le CA est nul, il n’y a pas de charges à payer. Si vous déclarez un CA, vous pouvez le faire mensuellement ou trimestriellement (option à formuler à la création). Il n’y a donc pas de régularisation les années d’après comme pour un gérant majoritaire de SARL et il est donc très simple de savoir ce que l’on va payer.

Dois-je forcément télé-déclarer mon Chiffre d'Affaires (CA) et télé-payer mes cotisations sociales ?

Si votre CA dépasse la moitié des plafonds de la Micro-Entreprise, alors oui, il faut télé-déclarer et télé-payer vos cotisations sur le site « l’autoentrepreneur.fr ». Si vous ne le faites pas, vous subirez une majoration de 0,2% du CA déclaré… Que ce soit en paiement mensuel ou trimestriel, vous maitrisez votre trésorerie.

Quelle protection sociale pour le régime Micro-Entreprise ?

Précisons d’emblée que même si vous disposez d’une autre couverture sociale, vous ne serez pas dispensé de payer les cotisations liées au régime de la Micro-Entreprise. La couverture sociale du Micro-Entrepreneur est la même que celle d’un travailleur indépendant (de type gérant majoritaire de SARL), c’est à dire sensiblement inférieure à celle d’un assimilé salarié (de type président de SAS). Le taux de cotisation étant faible, la protection sociale garantie au Micro-Entrepreneur est évidemment limitée.

Puis-je bénéficier de l'ACRE et des droits pôle emploi (ARE ou ARCE) ?

Absolument, comme tout entrepreneur. Grâce à l’ACRE (exonération partielle de charges sociales), les taux de cotisations seront encore plus bas que ceux pratiqués habituellement et ce, pour une durée de 3 ans. Si vous avez l’ACRE, vous pouvez demander l’ARCE (versement de 45% des droits au chômage ouverts en 2 fois). Le maintien ARE (percevoir son chômage mensuellement) ne nécessite pas d’avoir obtenu l’ACRE. Le maintien ARE peut exister pour la totalité des droits ouverts mais votre Chiffres d’Affaires (CA) réduira le montant versé chaque mois par Pôle Emploi. Le Micro-Entrepreneur préfère donc le plus souvent l’ARCE, aide qui ne prend pas en compte le CA pouvant être dégagé par la Micro-Entreprise. En cas de fermeture de l’entreprise, le reliquat des droits ARCE se réactive automatiquement, ce qui est une sécurité.

Quel est le régime fiscal de la Micro-Entreprise?

Quelle fiscalité vais-je avoir à supporter ?

Un pourcentage de votre CA devra être déclaré au barème progressif de l’Impôt sur le Revenu (IR) après abattement (71% sur les achats-reventes ; 50% sur les autres activités BIC ; 34% pour les BNC). Il est possible d’opter pour le versement fiscal libératoire dans les 3 mois de la création ou au plus tard le 31 décembre de l’année précédant la demande d’application et de ne pas être imposé tel qu’indiqué ci-dessus. Concrètement, vous paierez en même temps que vos charges sociales votre fiscalité et ne serez pas imposé ensuite à l’IR (le CA sera tout de même déclaré dans votre déclaration annuelle 2042 C pro mais ne subira pas de nouvelle imposition – à moins de dépasser certains plafonds établis selon la composition de votre foyer fiscal – puisque celle-ci sera déjà purgée). En fonction de votre imposition personnelle et de vos autres revenus, il peut donc être intéressant d’opter au versement libéral libératoire, d’autant plus que la fiscalité applicable est de 1% (activité achat-revente), 1,7% (autre activité BIC), 2,2% (activité libérale). L’option est n’est toutefois ouverte qu’aux foyers fiscaux dont le revenu fiscal de référence N-2 est inférieur à 26 818 € pour un célibataire sans enfant à charge ou 53 636 € pour un couple sans enfant (chaque enfant augmente le revenu fiscal de référence minimum de 25%). A noter : la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) est due si la Micro-Entreprise existe au 1er janvier, mais un exonération est possible dans certains cas (ex : absence de CA, type d’activité, zone d’implantation, etc.)

Le régime de la TVA est-il applicable ?

Non, la Micro-Entreprise est en « franchise de base » de TVA (293b du Code Général des Impôts) jusqu’aux anciens seuils de CA de 88 600 € et 33 200 € selon le cas, ce qui veut dire que vous ne facturez pas la TVA à vos clients. Cet avantage concurrentiel a néanmoins le revers de la médaille : vous ne récupérez pas non plus la TVA sur vos achats et vos clients assujettis à la TVA ne la récupèrent pas de surcroit… Si d’aventure, vous dépassez les seuils ci-dessus, vous êtes soumis à la TVA dans la limite des seuils de 170 000 € et 70 000 € (c’est à dire entre 88 600 € et 170 000 € pour les activités relevant de ces seuils et entre 33 200 € et 70 000 € pour les autres). Ce n’est pas simple et en pratique, de nombreuses personnes n’appliquent pas complètement cette règle complexe.

Comment créer une Micro-Entreprise : quelles sont les démarches et formalités à accomplir ?

Après avoir défini vos attentes et vos objectifs, vous êtes prêt à réunir les pièces nécessaires à l’immatriculation de votre Micro-Entreprise (sachant qu’elles peuvent sensiblement varier en fonction de cas exceptionnels), avant qu’elles ne soient déposées auprès du CFE ou du Greffe du Tribunal de commerce, comme suit :

Pièces à fournir
  • Un formulaire P0 spécifique dûment rempli et signé par le déclarant ou son mandataire
  • Tout document justifiant de la jouissance du local (bail, mise à disposition avec copie de la dernière taxe foncière, attestation notariée, etc.)
  • Un justificatif d’identité du déclarant en cours de validité (pièce d’identité recto-verso, passeport, titre de séjour, extrait d’acte de naissance de moins de 3 mois)
  • Une déclaration de non condamnation du déclarant indiquant sa filiation
  • SI une déclaration d’insaisissabilité a été signée, produire une copie de l’attestation notariée
  • S’IL s’agit d’une activité réglementée ou dépendant de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat, joindre tout document utile (diplôme, agrément, etc.)
  • SI le déclarant est marié sous le régime de la communauté, fournir une attestation sur l’honneur de délivrance de l’information à son conjoint
  • SI le conjoint ou pacsé collaborateur participe à l’exploitation, joindre un justificatif d’identité faisant état du mariage ou du PACS
  • Un pouvoir en orignal signé par le déclarant s’il n’a pas signé le P0
  • Option ACRE, le cas échéant

A noter : en fonction de l’activité, des frais minimes peuvent être à régler à la Chambre de Métiers et de l’Artisanat et/ou au Greffe du Tribunal de commerce

Suite à la validation par le Greffe de la formalité, l’extrait « k » (ou k-bis) de votre Micro-Entreprise vous sera transmis sous 48 heures maximum.

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