Intro

Qu’est-ce qu’un bail commercial ?

Définition : Le bail commercial est un contrat par lequel le bailleur met à disposition du locataire (le preneur) un ensemble immobilier afin qu’il puisse y exercer une activité professionnelle.

Le bail commercial va encadrer les relations entre les deux parties et préciser un certain nombre de points dans le cadre de la location. Ainsi, il va par exemple fixer la durée du contrat, le prix du loyer, la répartition des charges, les conditions de résiliation, etc. Plus le bail est détaillé et habilement rédigé, moins les questions qui viendront après sa signature seront nombreuses et potentiellement sources de conflit. Un bail commercial engage les contractants sur une longue période et sous estimer son importance risque de vous le faire regretter amèrement… Le régime juridique du bail commercial est très étoffé et usuellement considéré comme protecteur du preneur.

Fort heureusement, un bail commercial est aménageable en bien des points. Il peut donc favoriser le bailleur ou le preneur à plusieurs niveaux. Chaque bail est différent et les libertés contractuelles laissées aux parties font que d’un bail à l’autre, on ne trouve pas du tout le même contenu. Les baux succincts en 1 ou 2 pages par exemple, sont une aberration juridique… Comment pourraient-ils aborder l’ensemble des thèmes à aborder en si peu de lignes? Je ne parle pas des entrepreneurs qui louent sans avoir de bail et qui n’ont donc aucune protection. Un modèle de bail pris sur Internet? Inadapté, contradictoire, pas à jour, etc. Ce type de document vous fait courir de graves risques et nuit à votre image. Il peut être rédigé sous seing privé (par un Avocat par exemple) ou se traduire par un acte authentique (Notaire).

Un bail commercial sérieux se veut complet, équilibré et sur-mesure. Il est réfléchi avant d’être rédigé, suit un fil conducteur, considère un maximum de situations, défend vos intérêts et vous protège. Il est un atout et non un fardeau. Une attention particulière doit être portée aux clauses du bail puisqu’elles vont animer au quotidien les échanges que vous aurez avec votre bailleur ou votre preneur. Qui a dit que la taxe foncière était toujours à la charge du bailleur? Il peut être convenu qu’elle soit à la charge du preneur. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres qui illustre le besoin de bien connaître les possibilités offertes par le régime juridique du bail commercial et celles qu’il n’interdit pas. Je peux rédiger pour vous ce contrat et l’adapter au mieux de vos intérêts, sans pour autant le rendre inacceptable pour l’autre partie.

Pourquoi rédiger un bail commercial ?

Parmi les raisons judicieuses qui poussent à conclure un bail commercial, nous trouvons notamment :

Parce que c'est la loi

Dès qu’un professionnel prend un local pour y exercer une activité commerciale (ou qu’il décide volontairement de soumettre un bail au statut des baux commerciaux), la conclusion d’un bail commercial s’impose. Si on n’en tient pas compte, un preneur congédié d’un bail classique peut tout à fait aller en justice et faire requalifier son bail pour obtenir une indemnité d’éviction ou faire jouer d’autres clauses générales protectrices.

Parce que c'est plus clair pour les parties

Le bailleur et le preneur traduisent dans le bail et dans le respect de la loi (certaines dispositions sont d’ordre public, c’est à dire qu’elles ne peuvent être évincées ou modifiées) les conditions et règles qu’ils entendent fixer entre eux. Ainsi, la plupart des questions qui se posent sont réglées d’avance. Le bail commercial sert de repère stable à la relation locative.

Parce que le statut est protecteur pour le preneur

Sans bail commercial, vous ne disposez pas d’un droit au bail renouvelable et cessible ou encore de l’indemnité d’éviction en cas de congé donné par le bailleur sans motif légitime, voire d’un loyer variant peu grâce à l’application de l’Indice des Loyers Commerciaux (ILC). Ce statut n’a rien à voir avec celui du bail professionnel (cf. infra) ou des locaux d’habitation.

Parce qu'il peut être enregistré aux impôts

au tarif de 125 € TTC

Ce qui lui confère une « date certaine ». La date du point de départ du bail étant cruciale du fait qu’elle déclenche les périodes de 3 ans permettant de mettre un terme au contrat, avoir un tampon officiel de l’Etat à une date précise ôte toute contestation éventuelle quant à la date de signature. La plupart des baux commerciaux ne sont pas pour autant enregistrés…

Quelles sont les différences entre un bail commercial et un bail professionnel ?

Il est très important de comprendre que si un bail commercial engage davantage les parties sur une plus longue durée, il s’avère néanmoins plus sécurisant qu’un bail professionnel. Les principales différences sont les suivantes :

La nécessité d'un écrit

Le bail professionnel impose un contrat écrit. En théorie, le bail commercial peut être oral. Mais un bail non écrit est risqué dans la mesure où il ne prévoit pas de contenu spécifique applicable aux parties. Il renvoie donc aux dispositions générales applicables aux baux commerciaux et s’avère plus propice aux sources de conflits entre les parties. L’écrit facultatif est en réalité une réelle nécessité.

Le champ d'application

Alors qu’une activité commerciale, artisanale ou industrielle doit s’exercer dans le cadre un bail commercial, une activité libérale est en principe soumise à la conclusion d’un bail professionnel mais a la possibilité (étrangement?) de signer un bail commercial. Le bail professionnel quant à lui ne concerne que les activités libérales : son champ d’application est donc plus restreint.

La durée

Le bail commercial doit avoir une durée supérieure à 9 ans, tandis que celle du bail professionnel est au minimum de 6 ans. Chaque bail pourrait-il avoir une durée de 12 ans? oui, c’est une possibilité (au-delà, l’intervention d’un Notaire est obligatoire).

La révision du loyer

Annuelle ou triennale sur la base de l’Indice des Loyers Commerciaux (ILC), la variation du loyer dans un bail commercial assure le preneur que ledit loyer ne variera que très peu au cours du bail, à moins que de nouveaux éléments augmentent de manière substantielle la valeur locative du local (ex : si le quartier a pris au moins 25% de valeur en quelques années, si le bailleur a refait le local à neuf avec de nouveaux équipements, etc.). La clause de révision du loyer présente dans un bail professionnel est rédigée librement, sans autre garde fou que les parties elles-mêmes.

La résiliation du bail

Si le bail commercial permet sa résiliation au terme des 3, 6 ou 9 ans (avec un préavis de 6 mois le plus souvent), le bail professionnel peut être rompu à tout moment en respectant un préavis usuel de 6 mois. Bien sur, le bailleur n’a pas intérêt à renvoyer ses locataires sans raison, mais il n’en demeure pas moins que dans le cadre d’un bail professionnel, vous n’êtes pas en sécurité.

Le droit au renouvellement

Un bail commercial protège le preneur en lui conférant le droit de renouveler le bail commercial après le terme dudit bail. Ainsi, il pourra poursuivre son activité au même endroit en signant un nouveau bail, en acceptant le renouvellement de son bail ou par le régime de la tacite reconduction. A l’inverse, lorsque le bail professionnel arrive à échéance, rien n’oblige le bailleur à poursuivre avec le même preneur…

L'indemnité d'éviction

Conséquence directe du paragraphe précédent, si le bailleur refuse de renouveler le bail commercial au bout des 9 ans, il doit vous verser une « indemnité d’éviction » puisque votre préjudice est évident… vous perdez l’adresse où votre clientèle a l’habitude de se rendre, voire vos aménagements intérieurs. Le montant de cette indemnité est compris entre 1 et 2 ans de loyers (ce qui est en général suffisamment dissuasif aux yeux du bailleur!).

Quelles sont les différences entre un bail commercial et un bail dérogatoire ?

On a coutume de croire qu’un bail dérogatoire (rien à voir avec une « convention d’occupation précaire) est simplement un bail commercial plus court… Le bail dérogatoire échappe au statut des baux commerciaux et ça change tout! Voici les principales différences :

La durée

Le bail commercial ayant une durée supérieure à 9 ans, il est clair que le bail dérogatoire plus court puisque sa durée maximum est de 3 ans (on peut donc conclure 2 baux dérogatoires successifs de 18 mois sans soucis). Le bail dérogatoire permet de s’engager sur une période moins longue (ex : lorsque vous créez une activité et que vous avez besoin de temps pour la tester. Si c’est un échec, le bail dérogatoire vous dégage rapidement de vos obligations locatives. Du côté bailleur, c’est aussi un moyen de vérifier la solidité d’un preneur sans prendre le risque de signer avec lui un contrat de 9 ans… Rien n’empêche néanmoins de le faire au terme du premier bail).

Le loyer et le dépôt de garantie

Généralement plus faibles dans le cadre d’un bail dérogatoire (puisque moins protecteur), ils permettent à l’entrepreneur d’investir moins de trésorerie lors de la prise à bail. Un bail commercial concernant un local important peut en effet prévoir 6 mois de dépôt de garantie, alors qu’un bail dérogatoire n’ira pas au-delà de 2 ou 3. Il faut toutefois garder en tête que le loyer et le dépôt de garantie font partie des éléments de négociation entre les parties. Alors, on trouve des baux commerciaux sans dépôt de garantie? Oui, mais c’est très rare !

La cession du bail

Le bail dérogatoire n’est pas cessible, contrairement au bail commercial. Pourquoi? Parce que le bail dérogatoire ne confère pas la propriété commerciale et c’est un inconvénient majeur… Le bail commercial, en revanche, est un élément du fonds de commerce et peut être cédé soit avec le fonds, soit indépendamment. Il a donc une valeur (à tel point qu’un bailleur peut exiger un « pas de porte » lors d’une cession de droit au bail, c’est à dire une somme d’argent forfaitaire demandée en cas d’acceptation d’un nouveau preneur).

Le droit au renouvellement

Tel qu’indiqué précédemment, le bail commercial protège le preneur en lui conférant le droit de renouveler le bail commercial après son terme. Lorsqu’un bail dérogatoire arrive à son échéance, rien n’oblige le bailleur à le renouveler. Pire encore, si la bail dépasse cumulativement la durée de 3 ans, il est obligé de proposer un bail commercial. Notez pour information que si un seul bail dérogatoire (en tacite reconduction) ou plusieurs baux dérogatoires successifs dépassent le délai de 3 ans, les parties sont – sans le savoir – soumis au régime des baux commerciaux (imaginez la surprise du bailleur qui ne poursuit pas avec son locataire au bout de 4 ans de bail dérogatoire et qui reçoit de ce dernier une demande d’indemnité d’éviction…)

L'indemnité d'éviction

Le bailleur refusant de renouveler le bail commercial à son terme contractuel doit verser au preneur une « indemnité d’éviction » s’élevant à 1 ou 2 ans de loyers. Dans le cadre d’un bail dérogatoire, cette indemnité n’existe pas. Le bailleur peut donc changer de locataire sans avoir à motiver sa décision, tant qu’il est en droit d’appliquer les règles des baux dérogatoires (s’il a dépassé les délais, voir le paragraphe précédent : une requalification en bail commercial est envisageable et avec elle, le retour de l’indemnité d’éviction)

Quelles clauses importantes le bailleur doit-il insérer dans un bail commercial ?

Je conseille d’entrée de bien indiquer que c’est un bail commercial soumis aux articles L 145-1 et suivants du Code de commerce. Ensuite, au niveau des clauses principales devant être mentionnées, nous avons :

Clauses principales
  • La désignation : la description du local loué, ses références cadastrales et son adresse, sachant que le preneur prend le plus souvent les locaux en l’état
  • La durée : minimum 9 ans et en général pas plus de 12 ans (sinon rédaction obligatoire par un Notaire)
  • La destination : quelle activité sera autorisée dans ces locaux (par exemple, le bailleur peut interdire la restauration pour les odeurs et les aménagements difficiles à retirer en fin de bail)
  • Les diagnostics techniques : seul le diagnostic d’état des risques naturels est impératif, sous peine de nullité du bail dans le cas contraire. Néanmoins, le bailleur est censé annexer les autres diagnostics : plomb, amiante, termite et performance énergétique
  • L’état des lieux : annexe du bail obligatoire, l’état des lieux est une étape importante qui permet de fixer l’état des locaux au début de la location. En fin de bail, si rien n’a été dégradé, le preneur récupère son dépôt de garantie
  • Les travaux et réparations : les gros travaux (ceux qui touchent à la structure de l’immeuble) sont à la charge du bailleur. Pour le reste, c’est au preneur qu’il incombe, après avoir obtenu l’accord du bailleur, d’effectuer les autres réparations et travaux
  • Le loyer (et sa révision) : prévoir le loyer (montant librement fixé sans pour autant être excessif ou trop bas) mensuel, trimestriel ou annuel en indiquant si la TVA s’applique ou non, s’il est payable d’avance ou à terme et sa périodicité de révision (sur la base de l’indice des loyers commerciaux)
  • Les charges : attention à bien répartir qui paie quoi… notamment la taxe foncière qui peut être payée par le bailleur ou le preneur. Cette clause doit mentionner clairement – dans la limite de ce qu’autorise la loi – les charges supportées par chaque partie (dont l’inventaire et la répartition sont annexés au bail)
  • La sous-location : celle-ci peut être autorisée ou interdite. Si elle est possible, elle sera soumise à l’accord du bailleur le plus souvent au cas par cas
  • La cession du droit au bail : pour rappel, la cession du droit au bail est également soumise à l’autorisation du bailleur, alors que la cession du droit au bail en tant qu’élément de fonds de commerce ne l’est pas (elle s’impose à lui de par la loi, sachant qu’il peut simplement en aménager les conditions)
  • Le dépôt de garantie : il n’est nullement obligatoire d’en prévoir un. Bien sur, le bailleur préférera se sécuriser et demandera jusqu’à 6 mois de loyers mensuels! Le preneur doit donc négocier ce point pour garder sa trésorerie de côté
  • Le renouvellement du bail : le bail doit indiquer que le preneur bénéficie d’un droit au renouvellement au terme dudit bail (disposition d’ordre public), ainsi que la procédure à suivre
  • La résiliation : un bail commercial peut se résilier à chaque période triennale en respectant un préavis de 6 mois. Si vous résiliez par exemple au bout d’un de contrat, le bailleur peut vous demander 2 années de plus de loyer, quand bien même vous auriez quitté les lieux
  • Toute clause spécifique : que ce soit la présence d’un gardiennage, des travaux d’ores et déjà autorisés par le bailleur, une gratuité de loyers pendant quelques mois, une méthode de calcul liée à l’indemnité d’éviction, l’acceptation d’un règlement de copropriété, une clause d’échelle mobile (mécanisme d’indexation des loyers), etc.

Comment rédiger un bail commercial complet qui protège vos intérêts ?

Au vu de ce qui est écrit plus haut, vous avez un bon aperçu des contenus pertinents ou à l’inverse de ce qu’il ne faut pas écrire dans un bail commercial. Un bailleur bien conseillé disposera d’un contrat à son avantage. Aussi, en tant que preneur, pourquoi ne pas prendre l’initiative de lui proposer un projet de bail? Certes, vous réglerez les honoraires afférents (ou la moitié si vous les négociez avec le bailleur), mais vous aurez l’assurance d’un bail plus équilibré, qui répartit davantage les obligations de part et d’autre.

Dans tous les cas, la rédaction du bail commercial est délicate : elle implique une bonne connaissance des règles en la matière et des limites pouvant exister. Chaque bail étant unique, il faut prendre le temps de le réfléchir avant de le formaliser, en étant le plus précis possible. De nombreux contentieux naissent suite à des baux trop légers ou mal rédigés. Plus le contrat est clair et complet, moins il sera source de contestations ultérieures. Pensez également à annexer tous les documents nécessaires (état des risques, état des lieux, liste et répartition des charges, autres diagnostics, etc.).

Ma prestation ne se limitera pas à une simple rédaction de bail commercial. Je vérifierai avec vous l’identité de l’autre partie (connaître celui qui nous loue ou à qui on loue est essentiel), définirai avec vous les paramètres d’un bail complet qui vous protège (tout en assurant l’équilibre du contrat) et m’attacherai à anticiper au maximum toute situation conflictuelle potentielle.

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